vendredi 18 février 2011

Quelles sont les maladies que peut soigner la Médecine Traditionnelle Chinoise ?

Aucune médecine ne peut prétendre guérir toutes les maladies, y compris la MTC, bien entendu.
Toutefois, dans la mesure où cette médecine peut améliorer le terrain d’un individu, il est possible d’affirmer que dans tous les cas elle peut participer à l’amélioration de l’état de santé du patient, ou même retarder l’évolution d’une maladie grave. On peut donc dire que toutes les maladies peuvent être traitées par la MTC, sans pour autant assurer qu’il y aura toujours guérison complète. Dans les maladies incurables, cette médecine est souvent complémentaire d’autres traitements ; elle peut ici apporter un soulagement aux douleurs, améliorer des manifestations telles que l’insomnie, augmenter la capacité de l’organisme à rejeter les produits toxiques, ou bien encore retarder une évolution fatale.
D’autre part, comme nous l’avons vu, la MTC possède une manière fondamentalement singulière de pratiquer un bilan énergétique. Il est donc difficile de dresser une liste des maladies soignées, commune aux médecines occidentale et orientale. De même, il est impossible de définir précisément en termes occidentaux les possibilités d’intervention de la MTC, la terminologie occidentale des maladies ne se retrouvant pas dans les termes chinois. Par exemple, une pathologie appelée « hypertension artérielle » en Occident peut correspondre en MTC à plusieurs maladies très différentes et donc à des principes de régularisation très dissemblables.
A titre indicatif, voici la liste des 43 maladies reconnues par l'OMS comme pouvant être traitées par l'acupuncture (liste établie en juin 1979) :
- Maladies des voies respiratoires supérieures : sinusite aiguë et chronique, rhinite aiguë et chronique, grippe, amygdalite aiguë et chronique
- Maladies du système respiratoire : trachéite aiguë et chronique, asthme bronchique
- Maladies oculaires : conjonctivite aiguë, choriorétinopathie séreuse centrale (maladie de la rétine entraînant une baisse de la vision d’un œil), myopie, cataracte
- Maladies buccales : odontalgie (douleur des dents), douleurs après extraction dentaire, gingivite, laryngite aiguë et chronique
- Maladies du système digestif : achalasie (absence d’ouverture) de l'œsophage et du cardia, hoquet, ptose gastrique (descente de l’estomac), gastrite aiguë et chronique, hyperacidité gastrique, ulcère duodénal aigu et chronique, colite aiguë et chronique, dysenterie bacillaire aiguë et chronique, constipation, diarrhées, iléus paralytique (occlusion intestinale due à une paralysie de l’intestin)
- Maladies d'origine nerveuse, musculaire et osseuse : céphalées, migraine, névralgie du trijumeau, paralysie faciale périphérique, paralysie post-traumatique, polynévrite, poliomyélite antérieure aiguë, maladie de Ménière, vessie neurologique, énurésie (urines durant la nuit), névralgie intercostale, syndrome épaule-main, périarthrite scapulo-humérale, épicondylite (tendinite au niveau du coude), sciatique, lombalgies, arthrose.
Notons que cette liste contient des maladies soit aiguës, soit chroniques.

Bien entendu, cette liste n'est pas exaustive.

Les bases philosophiques de la médecine traditionnelle chinoise

Apparue il y a plus de 3000 ans, la MTC s’est construite sur les deux principaux mouvements de pensée philosophique chinois : le confucianisme et le taoïsme

Le confucianisme


La plus grande influence du confucianisme sur la médecine traditionnelle chinoise réside dans son point de vue matérialiste et son refus des superstitions. Cette philosophie fit reculer la croyance en la sorcellerie et aux esprits maléfiques auxquels se supplanta le concept du Qi, l’énergie vitale.

La pensée confucianiste fournit également un environnement social favorable pour le développement de la médecine. Son attitude positive sur la vie, et notamment l’importance du concept de bienveillance, a poussé les intellectuels de l’époque à considérer la carrière médicale comme un moyen alternatif de construire leur moralité, ce qui fit fortement progresser la pratique de la médecine.

Enfin, la tradition confucianiste a permis de développer une conception de l’anatomie et de la physiologie différente de l’occidentale. En effet, le respect des morts interdisait de pratiquer des autopsies sur les dépouilles. Ainsi, la compréhension des maladies se limitait aux observations faites sur un corps vivant, cela a permis aux médecins chinois de développer au cours des siècles un art de l’observation inégalé.

Le taoïsme

Le Tao, qui peut se traduire par le chemin ou la voie, est une notion exprimant l’harmonie suprême qui place l’être humain dans l’ordre naturel, cosmique et universel. Selon Lao-Tseu, fondateur du taoïsme, l’être humain est une parcelle de l’univers et porte en lui toutes les caractéristiques de celui-ci. L’objectif de l’homme doit être de vivre en harmonie avec la nature et le cosmos. Le taoïsme porte en lui deux concepts importants qui ont été repris par la médecine chinoise : l’harmonie et la contradiction.
La MTC vise à maintenir l'harmonie de l'énergie à l'intérieur du corps, ainsi qu'entre le corps et les éléments extérieurs. La santé dépend de la capacité de l’organisme à maintenir la dynamique nécessaire pour affronter les agressions. Lorsque l’organisme a perdu sa capacité d’adaptation, la maladie se manifeste.
La contradiction est prise en compte lors du diagnostic, qui fonctionne selon une méthode dialectique, en observant le yin et le yang, le froid et le chaud, le vide et l’excès, etc.